Naître fille, devenir femme – Rencontre avec Estelle Penain

Estelle Penain est auteure et artiste multifacette : interprète, poétesse, slameuse, compositrice, peintre. Son livre Naître fille devenir femme m’a profondément touchée. L’ouvrage inclus un album musical (10 titres d’électro slam). EstElle a également crée un récital inspiré du livre et des chansons du CD pour porter son message sur scène et le partager au coeur du vivant .
J’aime sa plume, authentique, percutante, vibrante. C’est avant tout le récit d’une quête : l’auteure se met en mouvement pour partir à la rencontre d’elle-même. Elle parcourt ce chemin initiatique, descend dans ses profondeurs à la rencontre de ses ombres, y puise sa force afin de les transformer en or, se connecte à sa pleine puissance de vie, de femme, à l’amour et à la paix intérieure. C’est une succession d’expériences et de prises de conscience à la fois personnelles et intimes et qui résonnent aussi à un niveau plus universel. Les obstacles sur sa route deviennent des opportunités de croissance, qui la rapprochent de son essence.
L’ endométriose est en ce sens un révélateur qui lui permet d’embrasser pleinement ses polarités et la mène vers une réconciliation intérieure. L’histoire d’une résilience au féminin.

Merci infiniment EstElle pour ton temps précieux et ton témoignage inspirant.

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EstElle, comment est né ton livre ?

Au départ, j’avais écrit un roman initiatique, c’était une biofiction. Je ne voulais pas trop parler de l’ endométriose, puis j’ai accepté en voyant que cela pourrait aider des femmes et mes éditrices m’ont encouragée à en faire une biographie. Cela a été une vraie démarche, une mise à nu à laquelle je ne m’attendais pas. Moi qui venais d’une famille pudique dans ce que l’on se raconte, cela m’a demandé de passer un cap. La vulnérabilité était totale. L’ endométriose aussi d’ailleurs m’a mise face à cette vulnérabilité. Comme si toute ma vie me montrait que j’avais besoin de dépasser ça, de le transformer. C’était comme faire sauter un plafond de verre, ces limites qu’on se met, qu’on s’érige en tant que femmes.

Passer de faire de la musique dans un groupe à chanter seule, cela fait aussi partie de cette démarche, de revenir à mon essence et de dépasser ma peur, de pouvoir me montrer dans mon entièreté, dans mon imperfection humaine et ne plus avoir peur de cette vulnérabilité.

Qu’est-ce qui t’a mise sur la route du féminin ?

Je n’ai pas choisi consciemment d’aller à la rencontre de mon féminin, mais plusieurs événements de ma vie m’ont mise en route dans cette direction.
Inconsciemment c’est la dépression, mon burn-out au retour de New York. C’était nécessaire que je parte et que je renaisse. Il fallait que je coupe et que je reparte sur quelque chose de neuf et New York m’a apporté ce renouveau. Les rencontres que j’y ai faites m’ont connectée à quelque chose qui était déjà là, à cette transe, ce mouvement de vie.
Je me suis vue tellement mal à mon retour, que j’ai commencé à travailler sur moi. Ça a été le début de ma quête, en 2000.
De manière consciente, c’est lorsque j’ai été au Pérou et que je suis revenue au cœur de qui je suis. Puis le troisième déclic, ça a été l’ endométriose, car même en traversant toutes ces étapes, j’étais encore une guerrière qui traversait l’esprit. Et l’ endométriose m’a amenée à traverser le féminin d’une autre façon, d’une manière douce, à être une bonne mère pour moi.

Ameyas Realm Ayahuasca

Qu’est-ce que ta quête t’a révélée, quel est ton constat aujourd’hui et vers quoi as-tu envie d’aller ?

Tout le monde est merveilleux et je ne le dis pas en mode bisounours. Je pense que l’être humain est foncièrement bon. Mais on est catapulté dans une société qui nous fait croire le contraire. On est en résistance avec notre véritable nature, en nostalgie de la belle âme au fond de nous. On croit qu’il faut être prédateur ou prédatrice pour pouvoir avancer dans ce monde. Évidemment, cela s’explique : nous vivons dans une société basée sur les valeurs du patriarcat, des valeurs de lutte, de combat, un monde guerrier. Ces valeurs conditionnent totalement notre façon de nous mouvoir dans la vie. Nous obtenons de la considération et de la reconnaissance en échange d’un effort constant et douloureux. L’une des croyances engrammée par la majorité n’est-elle pas celle qu’  « il faut en chier pour réussir » ?
Pourquoi ne pourrions-nous pas évoluer, réussir dans la douceur ?
De nombreuses femmes sont en train de prendre conscience que nous ne pouvons pas vivre dans ce rôle faussé de la superwoman.
Pour ma part, je n’ai plus envie d’être une guerrière, je veux bien être une guerrière pacifique, je ne veux pas être une wonderwoman.
Désormais, j’ai envie de vivre les choses dans la fluidité.
J’ai envie d’être dans ce flux du donner et recevoir.

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Regarder les enfants m’inspire beaucoup : ils sont.
On s’impose énormément de choses, on se met la pression, or finalement c’est la société dans laquelle on vit avec toutes ces injonctions de performance basées sur la compétition qui impose cela… et qui a oublié d’Être.

Evidemment il faut bien agir dans la vie, mais il me semble que notre action doit venir d’un autre lieu. Un lieu plus en lien avec notre féminin profond. Avant d’agir, on a besoin d’abord d’accueillir l’information. J’en suis à un stade où je pense que toute l’information nous arrive, mais si tu ne l’écoutes pas, si tu es tout le temps dans l’action, dans l’agitation, comment est-ce possible de la capter ?

Nous les femmes, nous amenons le Cercle, à la fois la forme et le chaudron de transformation qu’il représente. Il y a une facilitatrice, mais chacune de nous a quelque chose à apporter et sa parole résonne pour les autres. On peut initier. Il n’y a plus ce côté hiérarchique avec d’un côté ceux qui savent et de l’autre ceux qui ne savent pas.
Il y a tellement à faire pour nous les femmes, pour nous réapproprier notre puissance. La question est qu’est-ce qu’on fait du Vivant ? Chacune à notre niveau, chacune avec nos talents.

Bosquetro Women Circle

En ce moment, ce que je dis à la fin du livre, c’est que je me trouve dans une étape d’acceptation. Je pars du principe que cette réalité est une école : on est tous là pour apprendre et on passe tous par des étapes. Il y a des moments où on est bien et d’autres où l’on est moins bien.
Accepter tout, c’est reconnaître ce qui est, avec l’ombre et la lumière, prendre tout comme une expérience de vie. Avec le recul, je vois aussi les enseignements que les moments durs ou tragiques de ma vie m’ont apportés. Sur le moment, c’est certain que c’est très dur à vivre et accepter. Mais avec le recul, je vois qu’il n’y a rien à rejeter. La vie est une succession d’expériences bonnes ou mauvaises. C’est à nous d’en faire quelque chose d’enrichissant en étant acteurs et actrices de nos vies.

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Qu’est-ce que tu aurais envie de dire à des femmes qui se mettent en chemin ?

Super, allez-y ! S’il y a quelque chose que j’aurais voulu qu’on me dise au moment où je me suis mise en chemin, c’est « Fais-toi confiance, fais-toi confiance à 2000 % ».
Comment faire lorsqu’on n’a pas confiance en soi ? En écoutant ce qui se passe à l’intérieur, même si ce qui émerge est inconfortable. Ce n’est pas mal pour autant.
C’est bien d’aller chercher des réponses à l’extérieur, ça peut te conforter dans ta voie, dans tes choix, ça peut te donner confiance là où toi tu n’as pas confiance, mais la personne qui saura toujours ce qui est bon pour elle, c’est toi ! Chercher des maîtres, c’est super. Par rapport à mon histoire j’avais besoin d’une autorité qui me valide. Mais en réalité toutes les réponses sont en nous. Le fait qu’on soit recouverts de voiles obscurcis par des injonctions éducatives nous empêche de bien voir la route, mais c’est à nous de découvrir notre route et ça, personne ne peut le faire à notre place !
Je peux donner mon témoignage, mais je ne sais pas pour les autres, je ne saurai pas la route qu’il faut que tu prennes. Elle est unique pour chacun.

Tout ce qu’on vit est une pépite. Observe ! Tout le monde peut t’apprendre quelque chose. Et pas uniquement des maîtres. Le chemin de chacun peut être inspirant.
La clef c’est de s’écouter, d’écouter nos envies, nos désirs profonds et d’y aller. Tout le monde a une histoire intéressante à raconter. Chacun a son talent, son mode d’expression et c’est chacun qui sait ce qui est juste pour soi.

Que dirais-tu aux femmes qui ont de l’ endométriose ?

Je leur dirai que souffrir de ses règles, ce n’est pas normal. Moi on m’avait toujours dit que c’était normal, mais non. Et je ne parle pas d’inconfort, mais de véritable souffrance. Il faut aller voir ce qui se passe.
Actuellement, la médecine allopathique n’a pas encore de vraie solution thérapeutique pour soigner l’ endométriose à part la ménopause artificielle et la chirurgie.

A nouveau, la clef, c’est de s’écouter.
Je ne peux pas donner de conseil aux autres, je ne suis pas médecin et je ne me prononcerai pas à la place d’une femme. Justement, au contraire, je pense qu’il est important que les femmes réussissent à s’écouter, à aller en elles et entendre ce que leur dit leur petite voix, leur intuition. Certaines m’ont confié avoir instinctivement confiance en leur capacité d’auto-guérison. C’est à elles de discerner. Et pour pouvoir discerner il faut s’écouter, avoir de l’espace pour entendre.
Croyez en vous, essayez plusieurs choses et donnez-vous un délai raisonnable pour aviser.

Mon parcours n’est pas universel. Tous les témoignages sont intéressants car comme nous, la maladie est unique et n’évolue pas de la même façon pour chacune. Nos décisions vont dépendre du stade d’évolution de la maladie et aussi du chemin que chacune a parcouru.
C’est important de faire ce qui est juste pour soi et ce qui nous rassure, et de ne négliger aucune piste.

Pour ma part, j’ai essayé de trouver d’autres façons de soutenir et guérir mon corps et je me suis donné deux ans suite au diagnostic. C’est sans doute parce que j’avais fait du chemin et que j’avais accès à d’autres ressources que j’ai dit non à la chirurgie en premier ressort. Bien sûr, j’avais peur, mais je savais qu’il y avait des solutions complémentaires pour accompagner mon processus de guérison : alimentation, massages, acupuncture, plantes, bains dérivatifs par exemple.

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J’ai aussi cherché à comprendre sur un plan émotionnel pourquoi ça m’arrivait.
En ce sens, je pense que faire un travail transgénérationnel est essentiel. Regarder ce qu’il s’est passé dans nos lignées nous apprend beaucoup sur nous, sur notre histoire et aussi sur ce que nos corps expriment.
Chacun travaille sur ses enjeux à sa façon, moi j’ai vu l’ endométriose comme une porte de compréhension plus globale sur ma vie, une opportunité pour transmuter ces legs du féminin blessé des générations antérieures.
A ce sujet, j’aurais adoré qu’on me dise dès le début : « on va travailler sur la conception même ». On gagne des années pour comprendre son histoire. Et si tu as la chance d’avoir tes parents, tu peux leur poser des questions.

Je me rends compte aussi que tous les rituels que j’ai mis en place m’aident et me soutiennent, notamment le yoga, la méditation et puis aussi le lien à ma créativité, être sur scène.

Prendre le temps d’accueillir et vivre nos émotions quelles qu’elles soient, même celles qui sont taboues pour la société, comme la colère, la tristesse ou le deuil, est aussi essentiel. On ne peut pas faire l’impasse et se dire tout de suite « ça va bien », sinon on reste en mode guerrière. Non, on a besoin de déposer les armes. Accueillir ces émotions difficiles et en faire une force.

J’ai par exemple dû faire le deuil de la maternité. Et puis me sont revenus des mots qui m’ont aidés à faire ce deuil. Pendant ma quête on m’avait dit « Ton chemin est d’être une Mère Universelle c’est pour ça que tu n’es pas devenue une mère au sens propre du terme. Tu dois parler au plus grand nombre. » Cela m’a aidé à faire mon deuil. Ne pas avoir d’enfant me donne une disponibilité dont j’ai besoin pour développer ma créativité.

Quel rêve aurais-tu envie de réaliser ?

J’en ai réalisé pas mal en fait !

Celui qui est en train d’éclore, Naitre Fille Devenir Femme Sur Scène, est une adaptation du livre et du CD car ils ‘agit d’un projet global : un livre, un album musical et un spectacle. Mon rêve ? qu’il tourne pendant longtemps pour les femmes et pour les hommes qui veulent mieux découvrir la femme et son mystère cyclique !

Mon rêve absolu ce serait que tout le monde vive la paix, la paix intérieure. Alors j’ai choisi de semer dans le jardin de la paix. La paix est le terreau de l’amour, de la réalisation de soi. C’est peut-être le point culminant pour moi. Peut-on expérimenter l’amour inconditionnel sans avoir trouvé la paix ? Je ne crois pas.
J’aimerais aimer du matin au soir, tout le temps !

Y a-t-il des archétypes féminins qui te guident, qui résonnent pour toi ?

Je dirais qu’Isis résonne beaucoup pour moi. J’ai beaucoup travaillé avec les représentations symboliques depuis ces 7 dernières années sur le chemin du féminin, mais en réalité, je préfère ne pas explorer les archétypes depuis le mental. C’est principalement la Nature qui me permet de vivre et ressentir toutes les parties de moi. Pour moi tous les archétypes, féminins, masculins, sont dans la nature. La nature c’est l’écrin du féminin, c’est la terre, le jardin, c’est la manifestation visible de cette énergie. J’ai l’impression que je peux avoir toutes mes réponses dans la nature. C’est certainement le chamanisme qui m’a apporté ce regard, cette expérience de connexion. Le yoga aussi.

Pour moi la nature, c’est notre vraie Maison.

Nature Photo Brigitte Rietzler Roca abuelo

Est-ce que tu es fière de certains accomplissements dans ta vie ?

Oui, ce livre par exemple, ce qu’il m’a demandé de dépasser et le partage qu’il représente déjà pour les femmes, les hommes, les jeunes filles.
Je suis très fière aussi de mon couple. C’est une véritable danse, une réharmonisation de nos polarités.

Je suis fière d’avoir vécu ce que j’ai vécu, sinon je ne pourrai pas en parler.
Je suis fière de qui je suis, je m’accepte de plus en plus, donc j’ai de plus en plus d’amour pour moi et pour les autres.

Y a t-il un endroit que tu aimerais découvrir sur Terre ?

Le Costa Rica pour sa Nature exubérante, parce qu’ils ont fait le choix de ne pas avoir d’armée.
J’aimerais aussi retourner en Amérique du Nord pour rencontrer les Amérindiens.
La lecture de « Pieds nus sur la Terre Sacrée », qui porte les paroles d’Indiens m’a beaucoup inspirée ! Ce sont des maîtres pour moi, ils sont en accord total avec la nature, ils on tellement à nous enseigner. Leur parole, bien qu’ancienne est atemporelle : leurs mots sont tellement en résonance avec notre époque !
J’aimerais aussi aller à la rencontre du peuple balinais et faire un tour au Bhoutan car je suis curieuse de voir comment les gens vivent le Bonheur Intérieur Brut au quotidien, ça me parle !

Est-ce que tes organes de vie te parlent ?

Evidemment dans mon cas, ma matrice m’a envoyé un message très clair.
J’étais une âme qui avait du mal à accepter l’incarnation, cette vie, mon corps. Je rejetais la terre, le féminin, l’accueil de ce corps qui est mon véhicule.
J’étais dans l’ignorance, le rejet, la résistance par rapport à cette vie-là avec ses ombres et son imperfection.
L’ endométriose m’a permis d’entendre ce féminin meurtri. Elle m’a dit : « tu as oublié d’habiter ta maison !! »
Mon corps me rappelle sans cesse à me réaligner, à me remettre dans un équilibre juste par rapport à l’instant présent.

Prendre conscience qu’il y a des cellules souches dans le sang des règles a aussi contribué à changer ma vision et mon vécu du cycle. Maintenant je recueille mon sang grâce à la coupe menstruelle et je le rends à la terre.

Et comme on parle de vie, évoquons la sexualité ! Elle est d’autant plus importante lorsqu’elle est vécue de façon consciente, sacrée. C’est l’expérience de ce corps, de cette chair, et ça peut être un choix extraordinaire !

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Artwork :
Ameyas’s Realm
Women Circle by Bosquetro
Duvet Days

 

Crème douce d’hiver

La crème kokkoh est un mélange de farines précuites de céréales et légumineuse : riz complet, riz doux, quinoa et azukis. Rien à voir avec la noix de coco et le crémeux s’obtient en délayant et en cuisant la farine à petit feu.
On peut s’en servir pour épaissir ou enrichir sauces et potages. Je l’utilise surtout pour faire une crème toute douce et très nutritive en guise de petit déjeuner d’hiver ou de matin frais au moment des changements de saison. Riche en protéines et très digeste, elle est exempte de gluten et naturellement sucrée. Cette crème neutre est facile à customiser selon vos goûts avec toute la ribambelle de noix et fruits secs du placard. J’y glisse aussi quelques épices réchauffantes (cannelle et cardamome).
C’est LE doudou de l’hiver  (à cette saison, nos corps ont vraiment besoin de saveurs et textures douces, onctueuses et crémeuses), parfait pour les enfants, qui cale bien les estomacs et se prépare en 5mn chrono.

Ingrédients pour 1 bol :
2 cs bombées de crème kokkoh (marque Celnat, disponible dans les magasins Biocoop)
20 cl de lait végétal (amande, sarrasin, noix du Brésil…)
Cardamome (les graines contenues à l’intérieur d’une capsule ou 1 pincée si elle est en poudre)
Fruits secs (raisins secs, cranberries, abricots secs, figues etc..)
Noix (noisettes, amandes, noix du Brésil, de macadamia ou de pécan, pistaches…)
Cannelle en poudre

Crème douce d'hiver - Crème kokkoh petit dejeuner léger et nutritif

Délayer à froid la crème kokkoh en versant le lait au fur et à mesure afin de ne pas former de grumeaux. Ajouter la cardamome. Puis faire chauffer à feu moyen tout en remuant régulièrement avec une cuiller en bois. La crème va prendre au fur et à mesure, assez rapidement, il y en a pour 5 minutes environ. Selon la consistance désirée (un peu épaisse ou plus fluide) vous pouvez ajuster la quantité de lait végétal. Verser dans un bol et agrémenter de cannelle, noix, fruits secs.

Pumpkin Latte

Le Pumpkin Latte ou Lait au beurre de courge épicé a fait son entrée dans ma cuisine cette année. Tout beau dans sa robe ambrée et dont les épices et le petit goût musqué font remonter la chaleur et la magie pendant la saison froide.

La courge avec la redécouverte des variétés anciennes offre une belle palette de goûts et de textures. On peut la cuisiner de mille manières. Évidemment en soupe -à revisiter avec un peu d’originalité-, en gratin ou curry par exemple.
Dans certains pays (Amérique du Nord, Mexique, Pologne…) elle est aussi consommée sucrée. Elle est d’ailleurs douce et sucrée naturellement. Je faisais déjà mes expérimentations avec des épices et du miel lorsque j’ai découvert le beurre de courge de Clémence Catz dans son livre « Bar à porridge« .
C’est devenu un essentiel de mon frigo en automne-hiver. Super pratique pour ajouter à un porridge ou un yaourt, un peu comme une compote, des crêpes ou même en simili-chutney avec du riz et des légumes au four.
Il sert aussi de base au Pumpkin latte,  super simple à faire et ça change du lait d’or ou du chaï. Pratique aussi la recette 2 en 1 😉

J’aime beaucoup le goût des citrouilles (mon grand-père les appelait comme ça !) ; il les rapportait de son jardin et entreposait les cucurbitacées énormes sur les marches des escaliers dans la maison au coeur de l’automne. Elles m’impressionnaient dans leur robe orange quand je montais les marches pendant les vacances de la Toussaint : les citrouilles d’un côté, les livres de l’autre.
Or, dans la plupart des recettes que j’ai essayées, j’ai trouvé que le goût du légume était un peu trop masqué. Alors j’ai surtout enlevé du sucre. Mon beurre de courge caramélise un peu moins et se conserve aussi un peu moins longtemps, mais de toute façon il ne fait pas long feu alors peu importe 😉

beurre de courge pumpkin latte automne hiver lait chaud reconfortant

BEURRE de COURGE
Ingrédients pour un petit pot :
200 g de courge cuite (potiron, butternut, potimarron, sucrine…)
1 cs de jus de citron
5 cl de jus de pomme
1 cc rase de cannelle en poudre
1/2 cc rase de gingembre en poudre
1/4 cc de noix de muscade râpée
1 cs de sucre de coco

Mixez finement la courge en purée et placez dans une casserole. Ajoutez les jus de citron et de pomme puis les épices et le sucre. Mélangez bien et laissez réduire à feu doux jusqu’à ce que la consistance épaississe et prenne une couleur un peu plus caramélisée. Conservez dans un bocal au frigo 3-4 jours max.

Et voici
le  :: P U M P K I N    L A T T E :: !!

Pumpkin latte Lait au beurre de courge épicé Automne Hiver réconfortant réchauffant

Pour une tasse
250 ml de lait végétal (amande, sarrasin, noix du Brésil, riz, avoine…)
1 cs bombée de beurre de courge

Faites chauffer le lait végétal et ajoutez le beurre de courge, remuez à feu doux jusqu’à ce que la préparation frémisse. Servez et savourez !

 

Le microbiote vaginal

J’aimerais vous parler d’un livre important, pionnier, passionnant, à propos du microbiote vaginal. Révolutionnaire avance même son sous-titre !

Messieurs, ne partez pas, la lecture de ce livre concerne tout aussi bien les hommes que les femmes. Car qui dit relation dit mouvements et échanges…d’amour comme de bactéries, même si dit comme ça c’est pas très glamour. Le dernier chapitre vous est dédié : « Les mystères du vagin expliqués aux hommes ».

On estime qu’un milliard d’infections féminines vaginales ou urinaires dans le monde entier seraient dues en majorité à un déséquilibre de la flore vaginale. Des infections bien souvent récurrentes qui pourrissent littéralement la vie sexuelle d’une bonne partie des habitants de la planète, sans parler du confort quotidien des femmes : je ne vais pas vous faire un dessin pour vous dire que ces désagréments – même bénins- peuvent vite devenir un enfer.

Or, comprendre ce qui se passe dans nos corps peut remettre de l’huile dans les rouages de nos relations, en commençant par notre relation à nous-mêmes. On arrête de voir nos corps comme des entités qui dysfonctionnent, ne sont pas ce qu’on voudrait qu’ils soient ou ne font pas ce qu’on voudrait qu’ils fassent. Et puis, on ne voit plus seulement les symptômes et la pathologie mais on s’occupe du terrain pour rétablir un équilibre sur le long-terme : plus de fatalité, on reprend notre autonomie et notre pouvoir pour être au mieux avec nous-mêmes et avec l’autre.

Au gré des pages

Alors concrètement quels scoops vous attendent en ouvrant ces pages ?
Les co-auteurs -Jean-Marc Bohbot , spécialiste des affections uro-génitales féminines et masculines et Rica Etienne, journaliste santé- commencent par quelques petits révisions de biologie et d’anatomie. Saviez-vous par exemple que le vagin contient 8000 nerfs, deux fois plus que le pénis ?

La causerie entre ensuite dans le vif du sujet, on parle en réalité écologie intime, écologie sexuelle. Comme pour n’importe quel milieu naturel, ils étudient comment et par quoi le vagin est peuplé : les bonnes bactéries, les intrus qui squattent, altèrent et mettent en danger son équilibre. Ils révèlent ce qui favorise un terrain sain, un vagin heureux (pour la petite histoire, un vagin en bonne santé étincelle comme la Galerie des Glaces 😉 !) et les clefs de l’hygiène intime. Sur ce dernier point, ils tordent le cou à un tas d’idées reçues tenaces, « comme si la vulve ou le vagin étaient toujours voués à être par nature des  organes « sales » ou « honteux, » alors que le vagin est en réalité « autonettoyant ». Ils font l’inventaire  de tout l’attirail qu’on essaye de nous refourguer (déo, lingettes etc.) au nom de ces croyances erronées. Petit point aussi sur les poils et leur rôle, l’épilation intégrale définitive étant à proscrire sous peine de sécheresse (et donc déséquilibre) chroniques.

Enfin, ils abordent les infections qui nous rendent la vie dure : le trio mycose-vaginose-cystite et les IST. Symptômes, traitements, pourquoi il y a récidive et comment les probiotiques viennent en renfort.

Microbiote vaginal la révolution rose Ecologie féminine Ecologie sexeuelle Santé des femmes Corps des femmes

Nous ne sommes qu’aux prémices de la recherche.
Si l’on reprend la définition du microbiote, il s’agit d’une communauté de micro-organismes qui colonisent un organe ou un système. Il y a donc un microbiote de la peau, de la bouche, des yeux, des intestins, du pénis, de la vulve, du vagin etc…
On peut dire que chaque microbiote est unique : ce sont nos empreintes digitales bactériennes, reflet de notre patrimoine génétique, de notre âge, notre style de vie, notre hygiène, notre stress…
Le microbiote vaginal est composé à plus de 85% de lactobacilles dont il y a plusieurs souches. Il reste encore du boulot pour identifier et cartographier les microbiotes et proposer une prévention et des solutions thérapeutiques plus efficaces et adaptées à chacune.
Pour avoir une idée du chemin, en 2016 près de 7000 articles ont été publié sur les microbiotes ou les probiotiques dont seulement 158 au sujet du microbiote vaginal…

J’ai aimé

Au final, le macrocosme et le microcosme se font écho :  de la même façon que l’on prend conscience de l’importance capitale de préserver les écosystèmes de notre belle planète, on découvre les clefs qui vont nous permettre de prendre soin de l’équilibre écologique de notre yoni.

L’effort de vulgarisation est à souligner, la lecture est légère, facile, même pas peur des p’tits noms latins de mes locataires.
L’annexe « Mes mantras pour être bien dans mon vagin ! » est un bon mémo vers lequel revenir.

Pour aller plus loin

Ecoutez le podcast de France Inter / La tête au carré du 13.02.18  : Interview des auteurs

Lectures :
Femme désirée, femme désirante – Danièle Flaumenbaum
Rituels de femmes pour découvrir le potentiel du périnée – Effea Aguilera
Un périnée heureux, c’est possible – Effea Aguilera
La puissance du féminin – Camille Sfez
Au début du Microbiote vaginal, les auteurs mentionnent cette association dans l’inconscient collectif entre virilité et puissance en évoquant la « puissance masculine ». Les choses évoluent et désormais, le féminin aussi à sa façon se relie à la puissance, en témoignent par exemple le livre de Camille … et les tee-shirts de Meuf 😉

Pudding de chia

Pudding de chia

Le pudding de chia fait partie de mon trio du p’tit-déj avec le Miam-ô-Fruits et les porridges.
Hiver comme été, il est aussi facile à emporter : il suffit de le préparer dans un petit pot de confiture.

Clarifions d’abord la prononciation de cette petite graine qui rend les francophones hésitants à l’heure de clamer à haute voix ses bienfaits.
Chía est un mot d’origine maya qui signifie « force ». Il se prononce [tchi:a] et possède la même étymologie que la région mexicaine du Chiapas. A l’époque pré-colombienne, la chía faisait partie des quatre aliments de base avec le maïs, les haricots secs et l’amarante.

Les Mayas réalisaient des offrandes de cette précieuse graine à leurs dieux en remerciement pour les récoltes, tandis que les Aztèques utilisaient les graines de chia pour des préparations médicinales ou culinaires et également pour fabriquer des onguents.

Qu’y a -t-il donc dans cette petite graine aux super-pouvoirs ?

Considérées comme un super-aliment, les graines de chia n’étaient pas associées à la force et à l’énergie sans raison. Riches en oméga 3, en protéines (elles possèdent 8 acides aminés, indispensables au bon fonctionnement de notre métabolisme), elles regorgent de minéraux (calcium, phosphore, magnésium) et de fibres solubles (qui ont un impact bénéfique sur le niveau de cholestérol et freinent la sécrétion d’insuline). Que du bon !

Lorsqu’on les laisse tremper dans du lait par exemple, elles produisent un mucilage :  comme une petite couche gélatineuse autour de la graine. Cela donne de la texture à nos préparation. Les graines de chía peuvent absorber de 8 à 14 fois leur poids en eau.

Leur goût est neutre ce qui rend leur utilisation multiple. On peut les saupoudrer sur une soupe ou une salade, les mélanger à un yaourt ou à une boisson (smoothie, agua de chía très rafraichissante en été) ou réaliser un pudding (idéal pour un petit dej ou un dessert léger) dont voici la recette.

Graines de chia Semillas de chia Omega 3

Ingrédients pour un bol :
3 cs de graines de chia
10 cl de lait végétal (riz, amande ou coco par exemple) + un peu pour assouplir le matin
1 cs bombée de yaourt de brebis (ou chèvre, ou de crème de coco) pour une consistance crémeuse
Option : 1 goutte d’essence de vanille bio

Placez les graines de chia dans un bol et versez la moitié du lait végétal. Remuez de façon à ce que les graines ne s’agglomèrent pas, sinon cela va former de petits paquets et la préparation ne sera pas homogène. Ajoutez le yaourt, mélangez bien. Puis ajoutez le reste du lait végétal (et la goutte d’essence de vanille) et remuez à nouveau. Placez au frigo toute la nuit (en hiver je laisse à température ambiante pour ne pas manger froid le matin).
Le matin, ajoutez doucement un peu de lait végétal et remuez au fur et à mesure pour détendre un peu le pudding.

Ajoutez ensuite des fruits frais : en été j’aime beaucoup avec de la pêche ou des framboises. C’est aussi très savoureux et juteux avec de la mangue, du fruit de la passion ou un coulis de fruits rouges.
En hiver, j’opte plutôt pour des petits morceaux de bananes, des fruits secs (dattes, raisins secs, cranberries…), des oléagineux (cajou, amandes, noix du Brésil etc…) et des éclats de fève de cacao cru.

Pudding de chia goûter petit dej temesira

Le pudding de chia a une texture originale, crémeuse et peut se décliner de mille façon selon vos envies. Il peut faire office de petit dej, de goûter ou de dessert. De quoi créer une routine sans répétition et se renouveler perpétuellement !