Comme je vous le racontais, la Chandeleur, à l’origine la Fête païenne des chandelles coïncide avec les célébrations d’Imbolc. Les Romains fêtaient également à peu près au même moment de l’année les Lupercales, en lien avec la purification et la fécondité. La christianisation a calqué sur ce passage de l’année le temps des Relevailles de la Vierge Marie, 40 jours après Noël, qui correspond à la présentation de Jésus au Temple.
Toutes ces fêtes ont en commun la purification -se délester de l’ancien avant d’entrer dans un nouveau cycle, la fécondité -en honorant la vie qui renaît et les forces vives de la nature, et la lumière -l’astre solaire qui remonte et notre lumière intérieure gestée pendant l’hiver qui va pouvoir se manifester.
Les crêpes
La forme ronde des crêpes et leur couleur dorée honorent le soleil et font écho à la roue solaire celte. Le froment et le blé symbolisent les moissons futures, et si en plus on fait sauter la première crêpe avec une pièce dans la main gauche, le bonheur absolu, l’abondance et la prospérité ne sont pas très loin 😉
Voici une recette de crêpes à base de ghee, ce qui les rend particulièrement croustillantes sur les bords.
Traditionnellement les galettes sont salées et à base de farine de sarrasin et les crêpes sont sucrées à base de farine de froment. Je préfère péparer une pâte à crêpes unique à base de farine de sarrasin, sans gluten, qui se marie divinement bien en version sucrée avec le chocolat, la noisette, le sirop d’érable, les agrumes…
Libre à vous d’opter pour les farines de votre choix 🙂
Ingrédients pour une douzaine de petites crêpes : 85 g de farine de sarrasin 1 oeuf 15 g de ghee (ou à défaut de beurre fondu) 200 ml de lait végétal (j’utilise du lait d’amande sans sucre, idéal pour les garnitures salées) 1 pincée de sel
Faites fondre le ghee à feu très doux de façon à ce qu’il se liquéfie. Mélangez la farine et l’oeuf dans un saladier, ajoutez ensuite le ghee, puis délayez en ajoutant le lait petit à petit et en mélangeant au fur et à mesure jusqu’à ce que la consistance de la pâte soit homogène et sans grumeaux. Laissez reposer la pâte une heure.
Graissez une poêle à crêpes (avec du ghee par exemple) bien chaude et versez une louche de pâte en la laissant s’étaler dans la poêle. Laissez cuire jusqu’à ce que les bords se décollent légèrement, retournez-là et déposez la garniture souhaitée (notamment le fromage pour qu’il fonde). Une fois que l’autre face est cuite, pliez ou roulez votre crêpe et dégustez !
Idées de garnitures salées : Fondue de poireaux +muscade +oeuf +poivre Champignons de Paris + coriandre + crème végétale, poivre, sel Chèvre frais + tomates séchées + origan Chèvre frais + thym + miel Epinards + crème végétale + cumin & poivre
Idées de garnitures sucrées : Sirop d’érable + jus de bergamote + quelques zestes de bergamote Jus de citron pressé + miel Jus d’orange pressé + un peu de sucre + une pincée de cardamome en poudre Noix de Grenoble ou de pécan + miel Confiture ou purée de fruits maison Chocolat noir fondu Poire rôtie + chocolat noir fondu + purée de noisette ou éclats de noisettes toastés Compote de pommes + cannelle Purée de noisette + jus de citron + sucre de coco Chocolat noir fondu + minis dés de gingembre confit Beurre de cacahouète + copeaux de chocolat noir
Avec ce gratin au goût fumé, j’ai envie d’amener encore plus de salé dans les pages-cuisine du blog. Quand je cherche sur la Toile des recettes pour m’inspirer ou innover, j’ai souvent la sensation d’une créativité moins expansive que pour le sucré…ou alors c’est mon biais bec sucré 😉
Ce gratin de potimarron minute est teeeellement crémeux, ultra-fondant, sans produits laitiers pour une digestibilité parfaite. J’aime le déguster avec un thé fumé.
Ingrédients pour 2 personnes :
1 petit potimarron 150g (100 + 50) de tofu fumé 6 noix 3 cs de crème cuisine végétale (j’ai choisi cajou pour son goût neutre) Noix de muscade Poivre Matière grasse pour le plat à gratin (ghee ou huile d’olive)
Préchauffez le four à 150°.
Lavez le potimarron. Si votre blender est suffisamment puissant vous pouvez garder la peau. Enlevez simplement les parties un peu rugueuses. Ôtez la tige et la base, coupez le potimarron en deux puis évidez-le. Coupez-le en tranches et faites-les cuire à la vapeur douce jusqu’à ce que la chair soit moelleuse (c’est assez rapide, vérifiez avec la pointe d’un couteau).
Dans le bol d’un blender, versez le potimarron, 3 cuillers à soupe de crème végétale et 100g de tofu coupé en morceaux. J’ai choisi un tofu de la marque Tossolia (je précise que je ne fais pas de pub et n’ai aucune rémunération de leur part ;)), car il s’agit de soja français issu de cultures locales et le tofu est fabriqué en Provence. Il a surtout l’avantage de ne pas être trop compact et de pouvoir s’émietter facilement. Ajoutez quelques tours de moulin à poivre à votre goût et un peu de muscade râpée. Mixez jusqu’à obtenir une consistance homogène et lisse sans être liquide.
Graissez le plat à gratin avec un peu d’huile d’olive ou de ghee. Versez le contenu du blender. Emiettez 50 g de tofu fumé que vous répartissez harmonieusement à la surface du gratin et mélangez grossièrement. Ajoutez les noix en les enfonçant un peu.
Laissez cuire entre 30 et 40 minutes jusqu’à ce que la surface soit légèrement dorée.
Vous pouvez servir le gratin avec une salade de crudités d’hiver (endives, mâche…) ou une céréale (du sarrasin par exemple). Et un thé fumé !
Le Pumpkin Latte ou Lait au beurre de courge épicé a fait son entrée dans ma cuisine cette année. Tout beau dans sa robe ambrée et dont les épices et le petit goût musqué font remonter la chaleur et la magie pendant la saison froide.
La courge avec la redécouverte des variétés anciennes offre une belle palette de goûts et de textures. On peut la cuisiner de mille manières. Évidemment en soupe -à revisiter avec un peu d’originalité-, en gratin ou curry par exemple.
Dans certains pays (Amérique du Nord, Mexique, Pologne…) elle est aussi consommée sucrée. Elle est d’ailleurs douce et sucrée naturellement. Je faisais déjà mes expérimentations avec des épices et du miel lorsque j’ai découvert le beurre de courge de Clémence Catz dans son livre « Bar à porridge« .
C’est devenu un essentiel de mon frigo en automne-hiver. Super pratique pour ajouter à un porridge ou un yaourt, un peu comme une compote, des crêpes ou même en simili-chutney avec du riz et des légumes au four.
Il sert aussi de base au Pumpkin latte, super simple à faire et ça change du lait d’or ou du chaï. Pratique aussi la recette 2 en 1 😉
J’aime beaucoup le goût des citrouilles (mon grand-père les appelait comme ça !) ; il les rapportait de son jardin et entreposait les cucurbitacées énormes sur les marches des escaliers dans la maison au coeur de l’automne. Elles m’impressionnaient dans leur robe orange quand je montais les marches pendant les vacances de la Toussaint : les citrouilles d’un côté, les livres de l’autre.
Or, dans la plupart des recettes que j’ai essayées, j’ai trouvé que le goût du légume était un peu trop masqué. Alors j’ai surtout enlevé du sucre. Mon beurre de courge caramélise un peu moins et se conserve aussi un peu moins longtemps, mais de toute façon il ne fait pas long feu alors peu importe 😉
BEURRE de COURGE Ingrédients pour un petit pot :
200 g de courge cuite (potiron, butternut, potimarron, sucrine…)
1 cs de jus de citron
5 cl de jus de pomme
1 cc rase de cannelle en poudre
1/2 cc rase de gingembre en poudre
1/4 cc de noix de muscade râpée
1 cs de sucre de coco
Mixez finement la courge en purée et placez dans une casserole. Ajoutez les jus de citron et de pomme puis les épices et le sucre. Mélangez bien et laissez réduire à feu doux jusqu’à ce que la consistance épaississe et prenne une couleur un peu plus caramélisée. Conservez dans un bocal au frigo 3-4 jours max.
Et voici
le :: P U M P K I N L A T T E :: !!
Pour une tasse
250 ml de lait végétal (amande, sarrasin, noix du Brésil, riz, avoine…)
1 cs bombée de beurre de courge
Faites chauffer le lait végétal et ajoutez le beurre de courge, remuez à feu doux jusqu’à ce que la préparation frémisse. Servez et savourez !
Certains ont des collections Printemps-Eté dans leur garde-robe, moi c’est dans l’assiette que ça se passe!
Selon si j’ai besoin de me réchauffer à la saison froide ou au contraire de démarrer la journée plus légère lorsque les journées sont plus clémentes, mes préparations matinales évoluent tout en restant super nutritives, douces et variées. Eh oui, j’ai du mal avec la routine, alors la créativité est un ingrédient important de mes bols !
Je vous présente ici le porridge cru de sarrasin. Sans gluten, il est très digeste tout en étant crémeux et plein de bonnes choses qui rendent vos p’tites cellules heureuses : du fer, des vitamines (B6), du magnésium, des protéines végétales aussi.
Ingrédients pour 1 personne :
4 cs de sarrasin cru décortiqué non toasté (exit la kasha, sinon elle ne pourra pas germer)
1 grosse cs de fruits secs (j’ai choisi des figues & mûres blanches, mais les myrtilles ou les cranberries donneront une jolie couleur rose à votre préparation)
20 g d’oléagineux (au choix : amandes, noisettes, noix du Brésil / de Grenoble / macadamia / cajou, graines de sésame / tournesol / courge…)
50 ml de lait végétal
1 cs d’hydrolat bio, au choix : fleur d’oranger, rose, cassis, lavande
1 cc de pollen
1cc de superaliment (maca, lucuma, açai, caroube : vous pouvez en mixer plusieurs)
en option : miel ou sirop d’agave pour sucrer selon votre goût
La veille, rincez le sarrasin et faites-le tremper à température ambiante dans un grand volume d’eau légèrement tiède afin de lancer le processus de germination des graines. C’est ce qui va rendre le sarrasin plus digeste et à la fois libérer ses micro-nutriments.
Le matin, rincez les graines à grande eau dans une passoire (vous verrez qu’elles ont développé un peu de mucilage qui les rend légèrement gluantes).
Puis mixez avec tous les ingrédients (retirez la peau des oléagineux auparavant).
Voilà, votre porridge cru de sarrasin customisé est prêt à tout donner !
Le kaki c’est ce fruit orangé quasi translucide quand il est mûr, avec une petite corolle, un vrai soleil sur les étals. J’adore le kaki et son petit goût de noix. C’est un fruit très sucré quand il est archi-mûr, qui a un aspect sirupeux. Il pousse sur un plaqueminier, sur tout le pourtour méditerranéen, dans les pays du Moyen-Orient (notamment en Iran), en Asie du Sud-Est et … au Parc Monceau à Paris, eh oui ! Les canards sont super fans de leur chair sucrée et se les arrachent.
Origine et variétés du kaki
Originaire de Chine, le kaki est très prisé aussi au Japon (on a d’ailleurs adopté son nom japonais) et en Corée. C’est un Jésuite italien en vadrouille en Asie du Sud-Est qui en a glissé dans sa malle à la fin du XVIe siècle. L’arbre s’implante donc avec bonheur en Italie où il se plaît -et où il plaît aussi !- et gagne assez timidement le reste de l’Europe méditerranéenne.
Il existe plusieurs variétés de kakis, pour la faire courte : les astringeants (c’est eux que j’aime !) et les autres, plus doux avec aussi moins de caractère.
Les astringents (en France on trouve le kaki Muscat, en Italie le Tipo) ont une couleur orange plus foncée et son plus petits. Ils se défont presque comme de la confiture quand il sont bien mûrs et c’est à ce moment-là qu’on se régale le plus. On les mange donc blets et sans la peau (ce détail est important car si on les mange verts ou sans ôter la peau, les tanins du fruit se polymérisent au contact de l’acide de l’estomac pour former des amas durs comme du bois et impossibles à digérer, appelés bézoards), mieux vaut être prévenu !
Les non astringents sont ceux que l’on trouve le plus souvent et dont je suis moins fan. Évidemment, ils sont moins fragiles, plus faciles à transporter, conserver, commercialiser, bref ils sont plus présentables, mais ils perdent leur grain de folie ! Ce sont les Persimon et les Sharon, orange clair, oblongs, plus gros, ils se mangent comme une pomme avec la peau si on veut (aucune inquiétude, pas de trucs bizarroïdes dans votre ventre)
Pourquoi ça nous fait du bien de manger des kakis?
D’abord parce que leur couleur orange nous indique du béta-carotène à gogo, ce qui permet la réparation de notre peau et de nos cellules, et puis il est aussi riche en anti-oxydants, vitamines C et en sucre (une bombe d’énergie !) ainsi qu’en potassium et fibres qui stimulent en douceur le transit intestinal. Les Chinois lui prêtent des vertus médicinales, notamment celle de réguler le Qi, notre énergie vitale.
Sa texture est particulièrement adaptée à la réalisation d’un smoothie, car il apporte un peu de consistance, de pulpeux, de douceur.
Ingrédients pour un grand verre : 1 banane mûre 10 cl de jus de pomme 10 cl de jus de carotte 3 grosses cuillerées de « gelée magique au kaki »
La gelée magique de kaki est inspirée du magnifique livre de Christophe Berg « Le grand livre de la cuisine crue ». Pour devenir magicien(ne) de la gelée, c’est tout simple : prenez un kaki bien mûr, enlevez sa peau, -s’il est archi-mûr à point il se délite littéralement donc vous pouvez y aller à la petite cuiller- et placez-le dans le blender. Versez par-dessus 300ml d’eau frémissante et mixez pendant au moins 30 secondes. Versez ensuite dans un bol : en refroidissant, le mélange se gélifie. Vous pouvez conserver cette gelée 2 jours au frigo. Pour ma part, si je ne l’utilise pas en totalité le jour-même, je la mets dans des bacs à glaçons au congélateur pour pouvoir l’utiliser au compte goutte et booster l’effet smoothie.
Et le smoothie, oui oui j’y viens !
Mixez tous les ingrédients de la recette ensemble et vous obtiendrez un smoothie à la texture veloutée couleur abricot. Onctuosité et goût sucré de la banane, texture veloutée du kaki…c’est un concentré de douceur. Idéal pour commencer sa journée en se bichonnant.