Fév 14, 2017
Lennart Nilsson a quitté la terre il y a quelques semaines. Quel meilleur moment que la Saint Valentin pour lui rendre hommage, lui qui a su capturer les premiers instants de la vie qui éclot, dans l’obscurité, bien au chaud, à l’abri de nos regards.
Le photographe suédois commence sa carrière au milieu des années 40. Une décennie plus tard, ce pionnier expérimente de nouvelles techniques de macro-photographie. Avec l’apparition d’endoscopes très fins dans les années 60, il fusionne virtuosité artistique et scientifique et ses photos font la couverture du magazine Life (vendu à 8 millions d’exemplaires !) et le tour du monde. Elles seront également publiées par Stern, Paris Match et The Sunday Times. Ses photographies in-utéro seront plus tard compilées dans l’ouvrage « A Child is born » [« Naître », préfacé par René Frydman dans son édition française], traduit dans de nombreuses langues et constamment réédité au fil des années.
Dans le tube de Fallope
Rencontre & Fécondation
L’ovule accueille le spermatozoïde
Ses images nous transportent dans un fascinant voyage poétique à travers le corps humain et l’embryogenèse. Les organes et la genèse de la vie ressemblent à des paysages lunaires organiques. Nilsson photographiera également les cellules sanguines, les organes (cœur, cerveau, poumons…), ainsi que le virus du SIDA.
Grâce à ses innovations et son esprit pionnier, il pulvérise la frontière de la photographie. Son équipement sur mesure évolue au fil du progrès et devient de plus en plus sophistiqué : il utilise des objectifs grand-angle, des endoscopes équipés de fibres optiques, des filtres de couleur ainsi que des microscopes électroniques et l’échographie 3D.
Il sera récompensé pour la réalisation des documentaires « Le Miracle de la Vie » (1983) et « L’Odyssée de la vie » (1996), qui gagneront 3 Emmy Awards.
En 1970, ses clichés seront même envoyés dans l’espace à bord de la sonde Voyager, carte de visite de l’humanité pour qui ouvrirait la capsule…
Premières cellules d’un être humain
Lennart Nilsson s’auto-définit d’ailleurs comme « un photographe simplement passionné par l’humain. » « Je suis poussé par le désir d’illustrer les processus vitaux qui nous concernent tous au plus haut degré bien qu’il soient invisibles. Je veux rendre l’invisible, visible. Ces processus se déroulent à l’intérieur du corps humain ou dans toute vie qui existe sur terre. Je veux éduquer les gens et éveiller en eux un profond respect pour la vie. »
Le photographe se voyait comme « un messager entre le monde scientifique et le public« . Son travail exigeait à la fois l’implication consciencieuse d’un scientifique couplée à la patience et au tempérament d’un artiste.
Embryon à 3 semaines
6e semaine, le placenta est formé
Foetus avec son placenta à 11-12 semaines
Petites jambes
Embryon à 2 mois
Photos : Lennart Nilsson
Lennart Nilsson by Nicho Södling (2015), « Embryogenèse en images – Photographies de Lennart Nilsson »
Avr 25, 2015
Je partage aujourd’hui le projet « Mettre au monde » de la photographe argentine Natalia Roca. La photo est le medium artistique que je préfère et qui me touche profondément. Et j’apprécie particulièrement lorsqu’un photographe pose son regard, à la fois humblement et avec toute la force de l’engagement, pour que les femmes du monde entier puissent nourrir leur imaginaire et puiser de la force dans des clichés inspirants, qui redonnent à la femme et au processus de l’accouchement toute leur puissance.
C’est exactement ce que réalise Natalia Roca à travers cette série où elle documente l’accouchement, à travers des clichés intimistes, à la lumière tamisée. Des clichés profondément émouvants, à la juste distance de l’intensité et l’intimité de l’accouchement, empreints d’un profond respect envers ces familles et le rythme de la physiologie.
29 décembre 2014
Projet « Mettre au monde »
« Je travaille sur ce projet depuis la naissance de mes enfants, depuis que je suis entrée en contact avec l’univers des accouchements respectés ou humanisés.
C’est un projet de témoignage d’accouchements, de portraits de familles qui ont choisi un environnement respectueux de leurs temps naturels et physiologiques pour le déroulement de l’accouchement, dans l’intimité, accompagnés par des doulas, des sages-femmes, des obstétricien(ne)s.
Ce projet est né pour diffuser le fait qu’un autre paradigme de l’accouchement est possible. Une façon de vivre intensément ce processus, pendant lequel la maman, le bébé et la famille sont les principaux protagonistes.
Les accouchements à domicile (AAD) sont présentés comme une alternative valable, un véritable choix.
Il y a une composante essentielle dans chacune de ces naissances : c’est la conscience de tout le processus. C’est saisissant!
Si nous sommes capables de simplement observer, cela nous apporte énormément de sagesse.
J’aime capter, enregistrer les accouchements, les naissances, je ne peux pas expliquer avec des mots ce que je ressens à ce moment-là, tout tremble, les larmes perlent, je n’ai jamais capté d’instant plus émouvant ni d’une vibration aussi élevée.
Je remercie la vie et chacune de ces familles, l’opportunité qu’ils m’ont donnée, cet espace-temps où je me situe pour être la témoin privilégiée du plus grand miracle : celui de naître. » Natalia Roca
Pour accéder à la page web de l’artiste : http://www.nataliaroca.com
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Version española :
29 diciembre, 2014
Proyecto Dar a luz
« Trabajo en éste proyecto desde el nacimiento de mis hijos, de entrar en contacto con el universo de los partos respetados ó humanizados.
Es un proyecto de registro de partos, de retratos de familias que han parido en un entorno respetuoso, de sus tiempos naturales y fisiológicos para el desencadenamiento del parto, íntimo, acompañado por doulas, parteras, obstetras.
Este proyecto nace para difundir que es posible otro paradigma en el parto. Una manera de vivir intensamente ese proceso, donde fundamentalmente la madre, el bebé y la familia son los protagonistas.
Los partos en el hogar como una alternativa válida, una elección.
Hay un componente esencial en cada uno de éstos nacimientos; y es la conciencia en todo el proceso. Es asombroso.
Traen mucha sabiduría si somos capaces de observar.
Amo registrar partos, nacimientos, no puedo explicar con palabras lo que siento en ese momento, todo tiembla, las lágrimas brotan, no he registrado instante más conmovedor ni de más alta vibración.
Agradezco a la vida y a cada una de éstas familias, la oportunidad que me han brindado, éste lugar/tiempo que me ubicó para ser testigo privilegiada del milagro más grande: nacer. » Natalia Roca