In utero – Documentaire sur l’impact de la vie intra-utérine

J’ai rencontré Michel Odent pour la  première fois il y a 10 ans lors de ma formation de doula à Barcelone. Ses enseignements tout comme son recul sur l’univers de la naissance et son esprit visionnaire m’ont profondément marquée et continuent à m’inspirer. Pour lui, cela ne faisait aucun doute, l’étude de la vie intra-utérine, encore à ses prémices, deviendrait le domaine privilégié de la recherche et  des découvertes majeures de la  médecine au cours du 21e siècle. Il a d’ailleurs fondé « Primal Health Research » qui explore les corrélations entre la période primale (depuis la conception jusqu’au premier anniversaire) et la santé tout au long de notre vie.

In-utero, premier documentaire qui s’interroge sur les conséquences de la vie intra-utérine sur nos vies d’adultes et nos systèmes de croyance, vient confirmer cette « prédiction ». L’impact des 9 mois passés dans le ventre de nos mères est effectivement énorme : on sait maintenant que la santé se construit pendant la vie fœtale et que l’état émotionnel de la maman a un gros impact sur son bébé. On sait aussi que le bébé est un être sensible qui perçoit des informations très subtiles et qu’il est déjà capable de prendre certaines décisions, dont celle de naître.

Finalement comme le dit Michel Odent, « la branche la plus vitale de l’écologie humaine est l’écologie de l’utérus ». A l’heure où nous prenons de plus en plus conscience de notre environnement physique extérieur (c’est-à-dire de de l’état de notre planète : nos mers, forêts, sols, l’air que nous respirons) une autre conscience émerge : celle de notre écologie émotionnelle (la qualité des pensées, des émotions, des croyances qui nous habitent) et encore plus profondément, à la source de tout, réside l’écologie intra-utérine.
Nous sommes interdépendants et tout est interconnecté. Le respect de notre Terre et celui de l’écologie de la naissance sont intimement liés. En prenant soin de notre planète nous prenons de plus en plus conscience de la valeur de la vie, mais nous avons encore besoin d’affiner notre conscience de l’importance de notre première maison : le cocon maternel qui accueille la vie. Le respect de ce doux creuset, de l’être qui s’y développe et de la façon dont il vient au monde est intrinsèquement lié au respect que nous aurons ensuite de la Terre, de nous-mêmes et des autres.

Chaque jour un demi-million d’êtres humains sont conçus.
Comment notre passé affecte notre futur?
Nous sommes partis à la conquêtes de l’espace, sans  même connaître notre matrice, sans savoir précisément d’où nous venons…n’est-ce pas un peu paradoxal??

In -utero : c’est là que tout commence !

IN UTERO Trailer (2015) from Kathleen Gyllenhaal on Vimeo.

Synopsis :  « IN UTERO est une contemplation cinématique de l’un des sujets les plus brûlants du 21e siècle -la vie à l’intérieur de l’utérus et son impact durable sur le développement et le comportement humains ainsi que sur l’état du monde. Les épigénéticiens tout comme Alice au Pays des Merveilles, Matrix, les scientifiques, psychologues et médecins convergent tous pour prouver que nous ne sommes pas qui nous croyons être. IN UTERO rassemble pour la première fois des données convaincantes qui expliquent pourquoi certains d’entre nous font face à des défis dès les débuts de la vie tandis que d’autres s’épanouissent. Préparez-vous à être surpris, intrigués, mais plus jamais décontenancés par ce que le futur nous réserve, à nous, à nos êtres chers et à l’humanité entière. »

AAD d’Eden par le siège – Video

Rares sont les femmes qui ont assisté à un accouchement avant de passer elles-mêmes par cette expérience.

Nous n’avons pas beaucoup d’images positives de la naissance ni de représentations puissantes de ce moment intense et unique. C’est pour nourrir cet imaginaire que j’ai décidé de partager au fil de mes découvertes, des images d’accouchements et de naissances au cours desquels les mamans et leurs bébés ont été respectés, où les femmes ont pu poser des choix éclairés, où elles ont été accompagnées par des personnes qui croyaient en elles et avaient confiance en leurs corps et dans les processus physiologiques.

NAISSANCE D’EDEN SHANIR, le 30 mars 2012 en siège décomplété, à la maison, envers et contre tous – Récit de de Johanna Shanir

« J’ai eu la chance de tomber enceinte du 1er coup.
Nous avons planifié un Accouchement A Domicile avec une sage-femme fantastique!
Tout était parfait lors des contrôles de routine.
Mais Eden était toujours en siège.

J’ai tout essayé!

Puis à 35 semaines, une écho a estimé que j’avais peu de liquide amniotique.
A l’hôpital, ils voulaient me faire une césarienne immédiatement et ont joué la carte de la peur, nous parlant de bébé mort et j’en passe!
Mais nous étions bien informés et nous avons signé une décharge pour pouvoir rentrer chez nous.
Mon bébé bougeait vigoureusement et cela me disait bien plus que n’importe quelle écho!

Puis nous avons pu demander un deuxième avis.
J’ai fait un test de réactivité fœtale qu’Eden a très bien supporté.

Mais en tant que primipare avec un bébé en siège, aucun hôpital ne me laissait l’opportunité de pouvoir essayer un accouchement par voie basse.
Je suis moi-même née en siège par voie basse, alors ça ne me faisait pas vraiment peur, mais ma sage-femme n’a pas eu l’autorisation d’assister mon AAD par le siège…

Nous ne sommes jamais retournés à l’hôpital, sommes rentrés chez nous et avons continué à prendre soin de mon bidon et je n’ai même plus essayé de retourner Eden.
Je sentais que c’était ce qu’il voulait.

Et nous avons trouvé un médecin qui a accepté avec joie d’assister mon accouchement par le siège à la maison!
Notre docteur croit en la naissance physiologique, par voie basse, et se fie davantage aux mouvements du fœtus qu’à n’importe quel critère d’analyse biophysique.

Après quelques nuits de fausses contractions, la phase active du travail a commencé à la fin d’une soirée. J’ai essayé de me reposer pendant la nuit, mais c’était dur, et au petit matin, j’ai réalisé que c’était le grand jour!
Notre médecin est arrivé chez nous.

J’ai passé une partie du travail dans la piscine et sur mon ballon. Ça avançait bien et mon mari a commencé à filmer!
J’ai eu le meilleur soutien du monde grâce à ces deux hommes merveilleux.

A un certain moment, j’ai perdu les eaux, et bien sûr, il y avait beaucoup de liquide amniotique.

J’ai commencé à avoir envie de pousser.
Alors mon médecin a suggéré de m’assoir sur les toilettes pendant un petit moment, ce que j’ai fait, et ça a aidé Eden à descendre jusqu’à avoir les fesses appuyées.

Lorsqu’Eden a été sur le point d’arriver, je suis passée dans la position à 4 pattes sur notre lit.
D’abord, un cliché hallucinant des fesses d’Eden qui émergent et où on le voit faire pipi dans la lumière de la chambre.
Yoram a commencé à filmer au moment où Eden était en train de sortir.

On peut avoir l’impression que notre médecin le manipulait beaucoup, mais en réalité il n’a pas du tout aidé avant la dernière poussée et le passage de la tête, et il l’a fait d’une manière très douce!

Un pur émerveillement…

Le lendemain, nous sommes allés à l’hôpital pour remplir les papiers afin d’obtenir les allocations naissance.
Cette fois-ci ils nous ont vraiment fait peur!

Sans aucune explication, ils ont affirmé qu’ils avaient entendu un souffle anormal au niveau de son cœur et qu’il fallait qu’on reste jusqu’au lendemain pour voir le cardiologue.
Nous somme donc restés une nuit. Heureusement, nous avons eu une chambre et j’ai même pu dormir avec Eden dans mon lit malgré les règles de l’hôpital.
Le lendemain matin, il s’est avéré qu’aucun cardiologue ne viendrait ce jour-là et comme on avait les idées un peu plus claires, on a décidé qu’on n’attendrait pas à l’hôpital pour ça. Nous avons encore une fois signé une décharge et sommes rentrés chez nous!

Je me suis informée sur les souffles au cœur chez les nourrissons…
J’ai appris que beaucoup de nourrissons ont des souffles au cœur anodins juste après la naissance, pour des raisons naturelles, et qu’ils disparaissent avec le temps.

A l’hôpital, Eden avait un souffle systolique d’une intensité 2/6.
Deux jours plus tard, nous sommes allés chez notre pédiatre et le soufflé était descendu à 1/6, un souffle anodin pour lequel il n’y a pas besoin de cardiologue mais simplement de quelques contrôles supplémentaires avec notre pédiatre à mesure qu’Eden grandit.

J’étais intellectuellement préparée à ce que nous pouvions rencontrer au sein du système de soins conventionnel, mais pas émotionnellement.
Ces événements m’ont apporté beaucoup d’humilité et en même temps ont renforcé ma conviction que notre société a besoin de changer sa façon d’aborder la naissance.

Ce n’est pas une maladie et cette étape ne devrait pas être abordée comme telle, à moins qu’il n’y ait de vraies raisons.

La Paix sur la terre commence avec la naissance ♥ »