Les crêpes ont ce goût totalement régressif de l’enfance. Elles étaient ce menu unique d’un soir de la semaine qui délivrait sans doute ma mère d’un dîner trop énergivore et qui mettait tout le monde d’accord ! Ma maman faisait la même pâte pour les crêpes salées et sucrées, avec du sarrasin, un genre d’hybride entre une pâte à galettes et une pâte à crêpes.
Je n’ai découvert le sarrasin sous ses autres formes (les grains ou les soba) que beaucoup plus tard. Ce sont les galettes qui ont un goût de sarrasin. Or pour moi c’est l’inverse : dès que je perçois l’odeur ou le goût du sarrasin, c’est l’image mentale des crêpes qui se dessine.
La recette des crêpes au vert de blettes (ou bettes) ou d’épinards est aussi un métissage. La Bretagne et l’Aveyron se rencontrent. En Aveyron, on ajoute aux feuilles vertes des herbes aromatiques et condiments (ail, oignon, persil).
J’ai choisi pour ma part de faire une pâte qui se prête aussi bien au salé qu’au sucré. Elle est sans gluten et sans produits laitiers, plus douce et légère pour les personnes à l’organisme sensible. C’est aussi un bon moyen de camoufler les épinards et les blettes pour les enfants 😉 Le goût végétal est très léger et c’est surtout les ingrédients avec lesquels vous garnirez vos crêpes qui en feront toute la saveur.
J’ai mis un peu de poudre à lever ce qui leur donne une tête de pancakes et utilise une petite poêle. A vous d’adapter en fonction de vos préférences.
Ingrédients (pour un dizaine de mini-crêpes): 50g de vert de blettes ou de feuilles d’épinards 100 ml de lait de sarrasin ou d’amande 50g de farine de sarrasin 1/2 cc de poudre à lever (si vous voulez les petites bulles des pancakes) 1 pincée de sel 1 oeuf
Lavez les feuilles vertes, puis mixez-les avec le lait végétal. Avec un blender puissant, votre lait sera totalement homogène et vert fluo ! Dans un saladier versez la farine et la poudre à lever, faites une fontaine puis cassez l’oeuf. Mélangez jusqu’à obtention d’une pâte collante homogène. Puis verser par-dessus le lait en petit filet tout en mélangeant.
Laissez reposer 1/4h avant de faire vos crêpes. Chauffez une petite poêle, huilez-la un peu si besoin puis étalez la pâte de façon à former un cercle. De petites bulles vont se former à la surface. Retournez ensuite pour cuire l’autre face.
Dégustez-les sans tarder, salées (fromage de chèvre-romarin-miel est l’une de mes préférées) ou sucrées (confitures, citron-sirop d’érable, chocolat fondu…)
La pâte ne se conserve pas, car le vert des feuilles s’oxyde, permettez-vous d’être gourmand.es et de ne pas en laisser une miette!
Cet automne, j’ai expérimenté le kichari sous toutes ses coutures.
Dans le cadre d’une detox ayurvédique, il a été la base de mon alimentation pendant quasiment 1 mois. Autant vous dire que je suis devenue top cheffe en la matière. Déçue au début, car j’obtenais une consistance proche du gloubi-boulga, j’ai finalement réussi à ce que le riz garde un peu de sa tenue. Car je suis de celles qui ne peut pas manger avec plaisir si visuellement le contenu de mon assiette n’est pas esthétique.
Le kichari (parfois écrit kitchari) est un plat végétarien composé de riz basmati (céréale douce pour l’intestin), légumineuse (lentilles, haricot mungo), épices et légumes.
Il est peut être consommé comme plat unique, en mode mono-diète.
L’idée est de mettre le système digestif au repos. Le kichari peut être consommé lors d’une convalescence ou si nous voulons nous remettre d’excès (par exemple après les repas de Fêtes souvent riches et arrosés). Il élimine les toxines accumulées et régènère les tissus sans générer de stress pour l’organisme.
C’est un plat qui convient à toutes les constitutions (on dit qu’il est « tridosha », c’est-à-dire qu’il équilibre les 3 doshas ou constitutions). Nourrissant, facile à digérer, il apporte énergie et satiété. Parfait aussi pour la période du post-partum.
On peut faire une monodiète de kichari le temps d’un weekend par exemple. On consommera donc exclusivement ce plat au dejeuner, ponctué d’infusions chaudes tout au long de la journée (eau chaude et gingembre par exemple) et d’un repas léger le soir (soupe de légumes). Le matin pour le petit-dej vous pouvez préparer une crème douce (à base de farines de céréales).
Au-delà de cette durée, et si c’est dans le cadre d’un traitement, veillez à être supervisés par un praticien en ayurveda (comme ce fut mon cas).
Les épices sont réchauffantes et permettent de stimuler Agni, le feu digestif. Le riz associé à une légumineuse apporte des protéines et des fibres, les légumes des fibres et des vitamines.
Pour que le plat soit le plus digeste possible, on limite le nombre de légumes à 2. La simplicité soulage notre organisme qui a moins d’informations à traiter, d’ingrédients à transformer.
L’idéal est de choisir des légumes de saison qui ont le même temps de cuisson et de les couper en petits morceaux pour que ça soit aussi synchro avec la cuisson du duo céréale + légumineuse.
Ingrédients pour 1 pers pour 1 repas :
110 g de riz basamti blanc bio
40 g de lentilles corail bio
200 g de légumes de saison (carotte et courge en hiver par exemple)
1/2 cc de graines de fenouil
1 cc de cumin en poudre
2 capsules de cardamome : en extraire les graines et les écraser
1 cs de ghee ou huile de sésame (non-torréfiée)
1 cc de curcuma en poudre
1/2 cc de gingembre en poudre
1 pincée de sel
Herbes aromatiques fraîches : coriandre ou persil plat
Option : oignon ou tronçon de blanc de poireau
Rincez le riz et les lentilles abondamment.
Pelez, lavez et coupez les légumes en petits dés (les carottes cuisant plus lentement que la courge, je les coupe en plus petits morceaux)
Dans une casserole, faites chauffer les épices (cumin, fenouil, cardamome) dans le ghee ou l’huile de sésame. Cette étape permet de libérer les saveurs et les propriétés des épices.
Ajoutez un petit oignon émincé ou quelques lamelles de blanc de poireau et faites dorer un peu. Puis ajoutez le curcuma et le gingembre, le riz et les lentilles et remuez pendant 1 mn. Ajoutez ensuite les légumes, remuez à nouveau pour que tous les ingrédients s’imprègnent des épices, puis versez de l’eau froide à niveau et couvrez.
Laissez cuire à feu moyen jusqu’à ce que le mélange fasse de petites bulles, puis baissez à feu doux et laissez cuire jusqu’à ce que la préparation ait absorbé l’eau. Vérifiez de temps en temps si vous avez besoin de rajouter de l’eau, un peu comme pour le risotto (le riz et les lentilles doivent être cuits, vous pouvez aussi piquer les légumes pour vérifier la cuisson).
J’aime bien mélanger de temps en temps le kichari, pour que le riz cuise de façon homogène sans s’agglomérer dans le fond de la casserole et que les épices se diffusent bien.
Servez et ajoutez les herbes aromatiques ciselées et une pincée de sel.
Quelques conseils :
Utilisez des produits frais de saison, bio ou de l’agriculture raisonnée (circuits courts etc.) afin d’avoir le maximum de nutriments et vitamines. Prévoyez la quantité juste pour un repas : évitez de congeler ou de réchauffer. En ayurveda on dit que l’alimentation contient -outre les nutriments et vitamines- du prana (ou du jing dans la diétiétique du Tao), c’est-à-dire un certain niveau de vitalité. Il est donc important de ne pas générer de restes pour que notre alimentation soit vivante.
Combinaisons à piocher par saisons : Automne-Hiver :
carotte, courge (butternut, potimarron…), panais, épinards (les ajouter coupés en lamelles quelques minutes avant la fin de la cuisson), patate douce, chou-fleur, navet, céleri, brocoli Printemps-Eté : épinards, petits pois, asperge, courgette, fenouil
Le petit péché de l’été : une nicecream … ou nice-crime ?
Je les aime particulièrement au goûter ou pour un petit dej tardif au soleil.
Les nicecream au contraire de leurs cousines les glaces et autres barres glacées ne sont pas fatty ou hyper-sucrées.
Elles sont faciles à réaliser -on oublie la sorbetière-, et pleines du meilleur des fruits.
En gros, il vous suffit de congeler vos fruits de saison préférés puis de les mixer (avec un blender assez puissant, type Vitamix) pour les transformer en glace crémeuse et gourmande. A cela vous pouvez ajouter des aromates, super aliments, hydrolats, graines de chia. Tout ce qui vous inspire et laisse exprimer votre talent de top chef.fe.
La banane est souvent de la partie car elle permet de sucrer (il faut les congeler bien mûres) et d’apporter la texture crémeuse, mais on peut aussi utiliser les purées d’oléagineux pour lier les fruits.
Voici quelques idées :
– abricots rôtis au miel, pêches plates, estragon
– bananes, fraises, lucuma (un peu régressif)
– banane, açai
– banane myrtilles (ou fruits rouges), graines de chia
– figues, fleur d’oranger, éclats de pistache
– banane, poire, noisettes et cacao cru
Ingrédients :
1 banane congelée (prédécoupée en rondelles, c’est plus facile à mixer)
1 poire congelée (le tout est d’anticiper lorsque c’est la saison 😉 )
1 cs de purée de noisette
Un peu de lait végétal (amande ou noisette)
Des éclats de noisettes et de cacao cru
Mixer et c’est tout !
ou
1 banane congelée
5 fraises (congelées ou pas)
1 cs de purée d’amande blanches
1/2 cc de lucuma en poudre
Eventuellement un filet de lait végétal pour délier si les fraises sont congelées.
La crème kokkoh est un mélange de farines précuites de céréales et légumineuse : riz complet, riz doux, quinoa et azukis. Rien à voir avec la noix de coco et le crémeux s’obtient en délayant et en cuisant la farine à petit feu.
On peut s’en servir pour épaissir ou enrichir sauces et potages. Je l’utilise surtout pour faire une crème toute douce et très nutritive en guise de petit déjeuner d’hiver ou de matin frais au moment des changements de saison. Riche en protéines et très digeste, elle est exempte de gluten et naturellement sucrée. Cette crème neutre est facile à customiser selon vos goûts avec toute la ribambelle de noix et fruits secs du placard. J’y glisse aussi quelques épices réchauffantes (cannelle et cardamome).
C’est LE doudou de l’hiver (à cette saison, nos corps ont vraiment besoin de saveurs et textures douces, onctueuses et crémeuses), parfait pour les enfants, qui cale bien les estomacs et se prépare en 5mn chrono.
Ingrédients pour 1 bol :
2 cs bombées de crème kokkoh (marque Celnat, disponible dans les magasins Biocoop)
20 cl de lait végétal (amande, sarrasin, noix du Brésil…)
Cardamome (les graines contenues à l’intérieur d’une capsule ou 1 pincée si elle est en poudre)
Fruits secs (raisins secs, cranberries, abricots secs, figues etc..)
Noix (noisettes, amandes, noix du Brésil, de macadamia ou de pécan, pistaches…)
Cannelle en poudre
Délayer à froid la crème kokkoh en versant le lait au fur et à mesure afin de ne pas former de grumeaux. Ajouter la cardamome. Puis faire chauffer à feu moyen tout en remuant régulièrement avec une cuiller en bois. La crème va prendre au fur et à mesure, assez rapidement, il y en a pour 5 minutes environ. Selon la consistance désirée (un peu épaisse ou plus fluide) vous pouvez ajuster la quantité de lait végétal. Verser dans un bol et agrémenter de cannelle, noix, fruits secs.
Le Pumpkin Latte ou Lait au beurre de courge épicé a fait son entrée dans ma cuisine cette année. Tout beau dans sa robe ambrée et dont les épices et le petit goût musqué font remonter la chaleur et la magie pendant la saison froide.
La courge avec la redécouverte des variétés anciennes offre une belle palette de goûts et de textures. On peut la cuisiner de mille manières. Évidemment en soupe -à revisiter avec un peu d’originalité-, en gratin ou curry par exemple.
Dans certains pays (Amérique du Nord, Mexique, Pologne…) elle est aussi consommée sucrée. Elle est d’ailleurs douce et sucrée naturellement. Je faisais déjà mes expérimentations avec des épices et du miel lorsque j’ai découvert le beurre de courge de Clémence Catz dans son livre « Bar à porridge« .
C’est devenu un essentiel de mon frigo en automne-hiver. Super pratique pour ajouter à un porridge ou un yaourt, un peu comme une compote, des crêpes ou même en simili-chutney avec du riz et des légumes au four.
Il sert aussi de base au Pumpkin latte, super simple à faire et ça change du lait d’or ou du chaï. Pratique aussi la recette 2 en 1 😉
J’aime beaucoup le goût des citrouilles (mon grand-père les appelait comme ça !) ; il les rapportait de son jardin et entreposait les cucurbitacées énormes sur les marches des escaliers dans la maison au coeur de l’automne. Elles m’impressionnaient dans leur robe orange quand je montais les marches pendant les vacances de la Toussaint : les citrouilles d’un côté, les livres de l’autre.
Or, dans la plupart des recettes que j’ai essayées, j’ai trouvé que le goût du légume était un peu trop masqué. Alors j’ai surtout enlevé du sucre. Mon beurre de courge caramélise un peu moins et se conserve aussi un peu moins longtemps, mais de toute façon il ne fait pas long feu alors peu importe 😉
BEURRE de COURGE Ingrédients pour un petit pot :
200 g de courge cuite (potiron, butternut, potimarron, sucrine…)
1 cs de jus de citron
5 cl de jus de pomme
1 cc rase de cannelle en poudre
1/2 cc rase de gingembre en poudre
1/4 cc de noix de muscade râpée
1 cs de sucre de coco
Mixez finement la courge en purée et placez dans une casserole. Ajoutez les jus de citron et de pomme puis les épices et le sucre. Mélangez bien et laissez réduire à feu doux jusqu’à ce que la consistance épaississe et prenne une couleur un peu plus caramélisée. Conservez dans un bocal au frigo 3-4 jours max.
Et voici
le :: P U M P K I N L A T T E :: !!
Pour une tasse
250 ml de lait végétal (amande, sarrasin, noix du Brésil, riz, avoine…)
1 cs bombée de beurre de courge
Faites chauffer le lait végétal et ajoutez le beurre de courge, remuez à feu doux jusqu’à ce que la préparation frémisse. Servez et savourez !